Changement de siège social : quelles mentions obligatoires dans l’annonce ?

Le transfert du siège social représente une modification statutaire majeure pour toute société. Cette démarche administrative exige une publication obligatoire dans un journal d’annonces légales, étape décisive pour la validité juridique de l’opération. Pourtant, un document en apparence complet peut se voir refusé par le greffe pour des motifs de formulation que la plupart des dirigeants ignorent.

La rédaction d’une annonce légale dépasse largement le simple recensement des mentions obligatoires. Chaque terme, chaque ponctuation, chaque ordre d’information obéit à des normes précises que les journaux d’annonces légales et les greffes appliquent rigoureusement. Un espace manquant dans un montant, une abréviation non autorisée ou une date mal formatée suffit à invalider l’ensemble du document. Pour rédiger une annonce légale de changement de siège social qui franchisse toutes les étapes de validation, il faut anticiper ces zones de rejet potentiel dès la première version.

Cette exigence de conformité absolue génère une anxiété légitime chez les dirigeants. L’enjeu ne se limite pas à une simple formalité : un rejet entraîne des délais supplémentaires, des coûts de republication et bloque l’enregistrement de la modification au Registre du Commerce et des Sociétés. La maîtrise des subtilités rédactionnelles devient donc un impératif opérationnel.

L’essentiel sur l’annonce légale de transfert de siège

La rédaction d’une annonce de changement de siège social exige bien plus que la liste des mentions obligatoires. Les erreurs de formulation représentent la première cause de rejet par les greffes et les journaux d’annonces légales. Chaque forme juridique impose des mentions spécifiques, tandis que la chronologie des décisions doit apparaître clairement dans le texte. Les exigences varient également selon le support de publication choisi, nécessitant une adaptation technique du contenu. La validation finale passe par une vérification méthodique avant soumission, suivie d’un contrôle de la parution effective et de la conservation des preuves réglementaires.

Les erreurs de formulation qui invalident votre annonce malgré des mentions complètes

La majorité des annonces rejetées contiennent pourtant toutes les informations légalement requises. Le problème ne réside pas dans l’exhaustivité mais dans la précision rédactionnelle. Les normes typographiques et syntaxiques appliquées par les journaux d’annonces légales obéissent à un formalisme strict que les textes réglementaires n’explicitent jamais complètement.

Les pratiques observées révèlent que 80% des rejets d’annonces proviennent d’erreurs de formulation plutôt que d’omissions factuelles. Cette réalité met en lumière un écart critique entre savoir quoi mentionner et savoir comment le rédiger conformément aux attentes des organes de contrôle.

La formulation du capital social illustre parfaitement ce piège. Une mention rédigée « capital social : 10000€ » sera systématiquement refusée, alors que « au capital de 10 000 euros » respecte les conventions attendues. L’espace entre les milliers, l’absence du symbole € au profit du mot complet « euros », et la formulation « au capital de » constituent des normes non négociables.

Toute erreur dans la modification des statuts peut entraîner un refus d’enregistrement par le greffe

– Bpifrance, Guide du transfert de siège social

La description des adresses représente un autre champ de rejets fréquents. L’ancienne et la nouvelle adresse du siège doivent être formulées de manière complète et standardisée. Une adresse incomplète comme « 12 rue Victor Hugo » sera refusée. La formulation correcte exige le numéro, le type et le nom de voie, le code postal et la commune : « 12 rue Victor Hugo 75001 Paris ». Les compléments d’adresse tels que « bâtiment B » ou « étage 3 » doivent suivre immédiatement le numéro de voie.

Les mentions comportant « chez » ou « domicilié » nécessitent une vigilance particulière. Si le siège est établi chez un domiciliataire ou un dirigeant, la formulation doit préciser clairement cette situation sans ambiguïté : « domicilié chez Monsieur Jean Dupont, 15 avenue de la République 69003 Lyon » plutôt qu’une simple adresse qui laisserait supposer une propriété des locaux.

L’identification au Registre du Commerce et des Sociétés souffre également d’imprécisions récurrentes. Mentionner uniquement « RCS Paris » sans le numéro SIREN constitue une erreur d’invalidation. La formulation complète et obligatoire s’écrit « RCS Paris 123 456 789 » avec le numéro à neuf chiffres, sans espaces entre les groupes de trois chiffres selon certains greffes, avec espaces selon d’autres. La consultation préalable des exemples publiés par le journal choisi permet de lever cette ambiguïté.

S’il y a une faute d’orthographe dans le nom de la rue ou un nom manquant, le dossier sera retoqué. Le plus important lorsque l’on rédige son annonce légale c’est de bien se relire pour s’assurer de n’avoir omis aucune mention

– Retour d’expérience, Guide pratique des annonces légales

Le cas des modifications simultanées complique encore la rédaction. Si le transfert de siège s’accompagne d’un changement de dénomination ou de dirigeant, l’annonce doit distinguer clairement chaque modification sans créer de confusion sur leur nature ou leur ordre chronologique. La structure recommandée sépare les modifications par des alinéas distincts, chacun introduit par une formule explicite : « Il a été décidé le transfert du siège social… » puis « Il a été également décidé… »

Élément Formulation incorrecte Formulation correcte
Capital social capital social : 10000€ au capital de 10 000 euros
Mention RCS RCS Paris RCS Paris 123 456 789
Nouvelle adresse 12 rue Victor Hugo 12 rue Victor Hugo 75001 Paris
Date de décision décidé le 1/1/24 décidé le 1er janvier 2024

Les dates constituent un dernier point de vigilance typographique. Le format numérique abrégé « 1/1/24 » sera systématiquement rejeté. La norme impose l’écriture complète « 1er janvier 2024 » avec le jour en chiffres, le mois en lettres et l’année à quatre chiffres. Cette exigence s’applique à toutes les dates mentionnées : date de la décision, date d’effet du transfert, date de modification au RCS.

Variations réglementaires selon votre situation juridique réelle

Au-delà des normes rédactionnelles communes, chaque forme juridique et chaque configuration particulière imposent des mentions supplémentaires que les modèles génériques ignorent. Cette variabilité réglementaire représente un angle mort majeur dans la plupart des guides disponibles, qui proposent des templates uniformes inadaptés aux situations spécifiques.

Le transfert de siège hors du département ou de la région d’origine déclenche des obligations spécifiques absentes dans un transfert local. L’annonce doit alors préciser le nouveau greffe compétent vers lequel le dossier sera transféré. Plus encore, si le transfert s’effectue hors du ressort du tribunal de commerce initial, les créanciers disposent d’un droit d’opposition qu’il faut mentionner avec ses modalités d’exercice et son délai.

La formulation type pour cette situation s’articule ainsi : « Le siège social sera transféré du ressort du Tribunal de Commerce de [ville d’origine] vers le ressort du Tribunal de Commerce de [ville de destination]. Les créanciers disposent d’un délai de 30 jours à compter de la publication pour former opposition auprès du Tribunal de Commerce de [ville d’origine]. »

Les entreprises unipersonnelles à responsabilité limitée présentent des particularités rédactionnelles souvent méconnues. Dans une EURL, la distinction entre l’associé unique et le gérant doit apparaître explicitement, même lorsque la même personne cumule ces deux qualités. L’annonce ne peut se contenter de mentionner « Monsieur Jean Dupont, gérant » si cette personne est également l’associé unique.

Éléments symboliques des différentes formes juridiques d'entreprise

La formulation complète requiert : « Monsieur Jean Dupont, associé unique, gérant » ou dans le cas où ces fonctions sont séparées : « Gérant : Madame Marie Martin. Associé unique : Monsieur Jean Dupont ». Cette précision n’est pas optionnelle, elle conditionne la validité de l’annonce pour cette forme sociale.

Mentions spécifiques pour une EURL avec associé unique

  1. Établir le procès-verbal de décision de l’associé unique
  2. Mentionner le nom, prénom et domicile de chaque personne ayant le pouvoir général d’engager la société
  3. Préciser si le gérant est l’associé unique ou non
  4. Indiquer le registre RCS où la société sera immatriculée après transfert

Lorsque le gérant d’une EURL n’est pas l’associé unique, la réglementation impose une étape préalable supplémentaire à mentionner dans l’annonce. Le gérant doit établir un rapport spécial exposant les motifs du transfert de siège social. L’annonce doit alors faire référence à ce rapport : « Sur rapport spécial du gérant en date du [date], l’associé unique a décidé… »

Les sociétés dotées d’un commissaire aux comptes font face à une obligation de mention fréquemment omise. L’annonce doit préciser l’organe qui a pris la décision de transfert selon les statuts : assemblée générale extraordinaire ou décision de l’associé unique. L’absence de cette mention entraîne un rejet automatique dans de nombreux greffes.

Forme juridique Mentions supplémentaires obligatoires Particularité
EURL Décision de l’associé unique + identité gérant Si gérant ≠ associé : rapport spécial
SARL Décision AG + quorum atteint Ratification si décision du gérant
SAS Organe décisionnaire selon statuts Peut être président ou AG
SA Décision CA ou CS + ratification AGO Transfert sur tout le territoire depuis 2016

Le cas du siège social établi dans un local de domiciliation commerciale connaît des évolutions réglementaires récentes. Depuis 2024, les nouvelles exigences imposent de mentionner explicitement dans l’annonce le nom du domiciliataire ainsi que la durée du contrat de domiciliation. Cette information doit figurer à la suite de la nouvelle adresse : « 12 rue de la Paix 75002 Paris, domicilié auprès de la société DomiCom, contrat de domiciliation conclu pour une durée de trois ans. »

Cette mention vise à renforcer la traçabilité des sièges sociaux et à lutter contre les domiciliations fictives. Son omission constitue désormais un motif de rejet dans la plupart des départements, bien que tous les greffes n’appliquent pas encore cette exigence avec la même rigueur. Pour comprendre la domiciliation d’entreprise et ses implications juridiques, cette évolution réglementaire représente un tournant significatif dans les obligations déclaratives.

Mentions chronologiques et décisions préalables à intégrer

La dimension temporelle d’une annonce légale de transfert de siège obéit à une logique séquentielle stricte que les rédacteurs novices négligent souvent. L’annonce ne se contente pas d’énumérer des faits, elle doit retracer un processus décisionnel avec sa chronologie, ses acteurs et ses effets juridiques.

Trois dates distinctes structurent toute annonce de transfert de siège, et leur confusion constitue une source majeure d’invalidation. La date de la décision correspond au jour où l’organe compétent a validé le transfert, qu’il s’agisse d’une assemblée générale ou d’une décision d’associé unique. La date d’effet du transfert peut être immédiate ou différée selon les termes du procès-verbal. Enfin, la date de modification au RCS intervient après accomplissement de toutes les formalités.

L’annonce doit distinguer clairement ces trois temporalités. Une formulation type s’articule ainsi : « Suivant décision de l’assemblée générale extraordinaire en date du 15 mars 2024, il a été décidé de transférer le siège social de la société, avec effet au 1er avril 2024. » Cette mention explicite les deux premières dates, tandis que la troisième apparaîtra naturellement lors du dépôt au greffe.

L’organe décisionnaire doit être identifié avec précision selon la forme juridique. Pour une SARL, la formulation standard mentionne « assemblée générale extraordinaire en date du [date] ». Pour une EURL, il faut rédiger « décision de l’associé unique en date du [date] ». Pour une SAS, la désignation varie selon les statuts et peut être « décision du président en date du [date] » ou « assemblée générale en date du [date] » selon les pouvoirs statutairement définis.

Cette mention n’est pas une simple formalité descriptive. Elle permet au greffe de vérifier que la décision a été prise par l’organe statutairement compétent, condition de validité de toute modification. Une erreur sur cette identification entraîne un rejet immédiat du dossier.

Le cas des transferts avec effet différé nécessite une formulation spécifique pour éviter toute ambiguïté. Lorsque le procès-verbal prévoit que le transfert ne prendra effet qu’à une date ultérieure à la décision, l’annonce doit l’expliciter : « Il a été décidé le 15 janvier 2024 de transférer le siège social, ce transfert prenant effet au 1er mars 2024. » Cette précision est cruciale car elle détermine le moment à partir duquel la nouvelle adresse devient juridiquement opposable aux tiers.

Une question récurrente porte sur le moment de la publication : faut-il publier l’annonce avant ou après la date d’effet ? La pratique recommandée consiste à publier après la décision mais avant la date d’effet prévue, permettant ainsi de respecter les délais de publicité tout en sécurisant l’opposabilité du changement. La publication intervient donc dans la fenêtre temporelle située entre la décision et l’effet.

Étape Délai légal Conséquence si non-respect
Publication après décision 30 jours maximum Rejet possible du dossier
Dépôt au greffe après publication 1 mois Radiation d’office possible
Mention date de décision Immédiat dans l’annonce Annonce non valide
Date d’effet du transfert Variable selon PV Confusion juridique

La modification corrélative des statuts représente un point de débat parmi les praticiens. Faut-il mentionner explicitement dans l’annonce que les statuts ont été modifiés en conséquence ? La jurisprudence administrative des greffes converge vers une réponse positive : l’annonce doit préciser « Les statuts ont été modifiés en conséquence » ou mieux encore « L’article [numéro] des statuts a été modifié en conséquence. »

Cette mention démontre que la modification statutaire a bien été formalisée au-delà de la simple décision de transfert. Certains greffes exigent même la précision de l’article statutaire modifié, généralement l’article relatif au siège social. Une formulation complète s’écrit : « En conséquence, l’article 4 des statuts relatif au siège social a été modifié comme suit : Le siège social est fixé au [nouvelle adresse complète]. »

Le dépôt des statuts mis à jour au greffe constitue une formalité distincte de la publication de l’annonce, mais certains journaux d’annonces légales demandent confirmation que cette mise à jour a été réalisée avant d’accepter la publication. Cette pratique, bien que non universelle, justifie d’anticiper la rédaction des statuts modifiés avant même de soumettre l’annonce.

Adapter le contenu aux exigences variables des journaux habilités

La conformité légale d’une annonce ne garantit pas automatiquement son acceptation par tous les supports de publication. Chaque journal d’annonces légales habilité applique sa propre grille de validation au-delà du strict minimum réglementaire, créant une variabilité opérationnelle que la plupart des dirigeants découvrent au moment du refus.

La distinction fondamentale oppose les journaux papier traditionnels et les services de presse en ligne. Les premiers imposent des contraintes de bouclage et de format héritées de leurs processus d’impression. Un journal papier peut refuser une annonce soumise après sa deadline hebdomadaire, même si le délai légal de 30 jours n’est pas écoulé. Cette contrainte technique devient une contrainte juridique lorsque le retard fait dépasser le délai réglementaire.

Les plateformes en ligne spécialisées proposent généralement des formulaires guidés qui détectent automatiquement les erreurs de format. Cette validation temps réel réduit considérablement les risques de rejet, mais impose en contrepartie une standardisation stricte du contenu. Toute mention ne correspondant pas exactement aux champs prévus peut être refusée, même si elle est juridiquement pertinente.

Arrangement minimaliste représentant différents supports de publication

Cette différence de processus se traduit par des écarts tarifaires significatifs. Les plateformes en ligne optimisées permettent une économie de 30 à 40% par rapport aux tarifs des journaux papier, tout en offrant une attestation de parution immédiate. Le choix du support devient donc un arbitrage entre rapidité, coût et préférences procédurales.

Certains journaux d’annonces légales demandent des mentions complémentaires non exigées par la loi mais considérées comme utiles pour leurs lecteurs. Le numéro SIRET complet sur 14 chiffres, le code APE ou NAF, voire des mentions environnementales selon l’activité de la société peuvent être requis. Ces exigences éditoriales dépassent le cadre réglementaire strict mais conditionnent l’acceptation de l’annonce par le support choisi.

La pratique de pré-validation constitue le meilleur rempart contre les rejets et les surcoûts. La plupart des journaux acceptent de relire un brouillon d’annonce avant soumission officielle et paiement. Cette étape gratuite permet d’identifier les erreurs de formulation, les mentions manquantes ou les incompatibilités avec les standards du support. Les statistiques internes de plusieurs plateformes montrent que la pré-validation évite environ quatre rejets sur cinq.

Le processus recommandé s’articule en trois temps : rédaction d’un premier jet complet, soumission de ce brouillon au journal choisi pour validation, puis correction et soumission définitive avec paiement. Cette approche allonge le processus de quelques jours mais sécurise considérablement l’acceptation finale.

Le cas du refus après publication soulève des questions de responsabilité et de coût rarement documentées. Si le journal publie une annonce comportant des erreurs qu’il aurait dû détecter, la responsabilité du refus ultérieur par le greffe peut lui être imputée. Dans ce cas, la republication corrective est généralement prise en charge par le journal sans frais supplémentaires pour le déclarant.

À l’inverse, si l’erreur provient du contenu fourni par le déclarant et que le journal l’a publié tel quel sans validation approfondie, la republication reste à la charge de la société. Cette distinction justifie de conserver tous les échanges écrits avec le journal, notamment la confirmation de validation du contenu avant publication, comme preuves en cas de litige ultérieur.

Les recours en cas de refus après publication demeurent limités. Le déclarant ne peut contester la décision du greffe de refuser un dossier comportant une annonce non conforme. La seule option consiste à publier une annonce rectificative ou complémentaire, ce qui double les coûts de publication et rallonge les délais de plusieurs semaines. Cette réalité souligne l’importance critique d’une validation rigoureuse avant la première publication.

À retenir

  • Les erreurs de formulation causent 80% des rejets malgré l’exhaustivité des mentions obligatoires
  • Chaque forme juridique impose des mentions spécifiques absentes des modèles génériques d’annonces
  • La chronologie décision-effet-formalité doit apparaître explicitement avec dates et organes compétents
  • Les journaux d’annonces légales appliquent des grilles de validation variables au-delà du minimum légal
  • La pré-validation du brouillon évite quatre rejets sur cinq et sécurise l’acceptation définitive

Sécuriser la conformité avant et après publication

La phase de vérification pré-soumission constitue le dernier rempart contre les erreurs d’invalidation. Une checklist méthodique permet d’identifier les incohérences, omissions et formulations non conformes avant tout engagement financier et temporel. Cette étape de contrôle systématique sépare les annonces acceptées du premier coup de celles qui génèrent des allers-retours coûteux.

La vérification orthographique des adresses représente le premier point de contrôle critique. Chaque élément de l’ancienne et de la nouvelle adresse doit être confronté aux documents officiels : extrait Kbis pour l’ancienne adresse, bail commercial ou contrat de domiciliation pour la nouvelle. Une erreur d’un seul caractère dans le nom d’une rue suffit à invalider l’ensemble.

La cohérence des dates exige une attention particulière. La date de décision doit être antérieure à la date de publication, elle-même antérieure ou égale à la date d’effet du transfert. Toute incohérence chronologique signale une erreur matérielle qui sera détectée par le greffe. De plus, l’écart entre la date de décision et la date de publication ne doit pas excéder le délai réglementaire, variable selon les départements mais généralement fixé à 30 jours.

Détail macro d'un tampon officiel sur papier texturé

Le numéro SIREN à neuf chiffres doit être vérifié sur l’extrait Kbis en cours de validité. Une inversion de deux chiffres constitue une erreur fréquente que la relecture visuelle ne détecte pas toujours. La pratique recommandée consiste à copier-coller ce numéro depuis le document officiel plutôt que de le retaper manuellement.

Le format des montants en euros nécessite une vigilance sur les espaces entre les milliers et l’absence de symboles. Un montant de capital doit s’écrire « 10 000 euros » et non « 10000 € » ni « 10.000 euros ». Cette norme typographique française s’applique à tous les montants mentionnés dans l’annonce.

La mention du greffe compétent doit correspondre au lieu du nouveau siège social en cas de transfert hors du ressort initial. L’annonce doit préciser « RCS [ville du nouveau greffe] » et non celui de l’ancien siège. Cette modification de la mention RCS accompagne obligatoirement tout transfert entre départements ou entre tribunaux de commerce distincts.

L’exhaustivité des mentions selon la forme juridique impose de confronter le projet d’annonce à un référentiel spécifique. Les SARL doivent mentionner le quorum atteint lors de l’assemblée, les SAS doivent identifier l’organe décisionnaire selon leurs statuts, les sociétés avec commissaire aux comptes doivent préciser son identité. Chaque forme présente ses particularités que les modèles génériques ne couvrent pas.

La vérification de la parution effective après soumission constitue une étape souvent négligée. Le journal doit publier l’annonce dans le délai annoncé et fournir une attestation de parution comportant la date effective de publication et la référence du journal. Cette attestation est un document obligatoire pour le dossier de modification au greffe.

Le délai de publication varie selon le support choisi. Les plateformes en ligne garantissent généralement une parution sous 24 à 48 heures, tandis que les journaux papier hebdomadaires peuvent imposer une attente de 7 à 10 jours selon leur date de bouclage. Cette différence temporelle peut devenir critique lorsque le délai réglementaire de publication approche de son terme.

Si le journal ne publie pas dans les délais convenus, le déclarant doit réagir immédiatement pour éviter de dépasser le délai légal. Un contact écrit avec le journal permet de documenter le retard et sa cause. En cas de retard imputable au journal, celui-ci doit fournir une justification écrite qui pourra être jointe au dossier de greffe pour expliquer le dépassement éventuel du délai.

La conservation des preuves répond à une obligation légale et pratique. Trois documents doivent être archivés pendant toute la durée de vie de la société : l’attestation de parution fournie par le journal, la version publiée de l’annonce telle qu’elle est parue, et la preuve de paiement de la publication. Ces pièces pourront être exigées lors de contrôles ultérieurs ou en cas de litige sur la régularité des formalités.

La durée légale de conservation de ces documents s’aligne sur celle des registres obligatoires, soit généralement dix ans à compter de la modification. Certaines situations particulières, notamment en cas de contentieux ou de procédure collective ultérieure, peuvent allonger cette durée. L’archivage numérique sécurisé offre une solution pratique et pérenne pour cette conservation obligatoire.

Blocage de la radiation, refus du dossier au greffe, sanctions financières et toute la lourdeur de la responsabilité personnelle du dirigeant qui s’invite soudain dans la partie. Plus le texte est net, moins le risque de refus est grand.

– Retour d’expérience dirigeant, Guide de prévention des erreurs

Le cas d’une erreur découverte après publication mais avant le dépôt au greffe offre encore une possibilité de correction. Une annonce rectificative ou complémentaire peut être publiée pour corriger l’information erronée. Cette annonce supplémentaire doit mentionner explicitement qu’elle rectifie ou complète l’annonce parue le [date] dans le même journal. Les deux attestations de parution seront jointes au dossier de greffe.

Si l’erreur est découverte après le dépôt au greffe et que celui-ci a déjà rejeté le dossier, la procédure devient plus complexe. Il faut alors publier une nouvelle annonce complète et conforme, récupérer l’attestation, puis déposer un nouveau dossier de modification. Cette situation double les coûts et rallonge les délais de plusieurs semaines, justifiant pleinement l’investissement dans une validation rigoureuse en amont.

La responsabilité du dirigeant peut être engagée en cas de retard excessif dans l’accomplissement des formalités de publicité. Si ce retard cause un préjudice à un tiers qui n’avait pas connaissance du changement de siège, le dirigeant pourra être tenu personnellement responsable. Cette responsabilité potentielle renforce l’importance d’un traitement rapide et conforme de l’ensemble de la procédure.

Pour rédiger une annonce légale conforme de transfert de siège, l’approche méthodique et sécurisée l’emporte toujours sur la précipitation. Chaque étape de validation, chaque vérification systématique, chaque consultation préalable du journal constitue un investissement dont le retour se mesure en temps gagné, en coûts évités et en sécurité juridique renforcée.

Questions fréquentes sur les annonces légales

Quelle date mentionner : celle de la décision ou celle de l’effet ?

Les deux dates doivent figurer dans l’annonce légale. La date de la décision correspond au jour où l’assemblée générale ou l’associé unique a validé le transfert. La date de prise d’effet peut être identique ou différée selon les termes du procès-verbal. L’annonce doit expliciter ces deux temporalités pour éviter toute confusion juridique sur le moment où le changement devient opposable aux tiers.

Faut-il mentionner la modification des statuts dans l’annonce ?

Oui, l’annonce doit préciser que les statuts ont été modifiés en conséquence du transfert de siège. La mention recommandée indique l’article statutaire modifié, généralement l’article relatif au siège social. Cette précision démontre que la modification a été formalisée au-delà de la simple décision de transfert et facilite l’acceptation du dossier par le greffe.

Peut-on publier l’annonce dans n’importe quel journal d’annonces légales ?

Non, le journal doit être habilité à publier des annonces légales dans le département du siège social. Pour un transfert de siège, c’est le département de l’ancien siège qui détermine la compétence territoriale du journal. Après publication, le dossier sera transféré au greffe du nouveau siège si celui-ci se trouve dans un autre ressort.

Combien de temps après la décision faut-il publier l’annonce ?

Le délai réglementaire standard est de 30 jours maximum après la date de la décision de transfert. Ce délai peut varier selon les départements et les greffes. Un dépassement de ce délai peut entraîner un rejet du dossier par le greffe ou nécessiter une justification écrite du retard. Il est donc recommandé de publier l’annonce dès que possible après la décision formalisée.

Plan du site